04/07 Plan d'aide à la Grèce : Standard and Poor's annonce un probable défaut de paiement

LEMONDE.FR avec AFP | 04.07.11 | 10h28  •  Mis à jour le 04.07.11 | 16h46

Grève générale en Grèce, contre les mesures d'austérité adoptées par le gouvernement, le 28 juin 2011.
Grève générale en Grèce, contre les mesures d'austérité adoptées par le gouvernement, le 28 juin 2011.AFP/ARIS MESSINIS

Le plan discuté par les autorités européennes et le Fonds monétaire international (FMI) pour alléger le fardeau de la dette grecque pourrait constituer "un défaut de paiement selon nos critères", a affirmé, lundi 4 juillet, l'agence de notation Standard and Poor's.
Un plan proposé par les créanciers français offre de réinvestir 70 % des sommes remboursées par la Grèce au titre des obligations arrivant à échéance. Sur ces 70 %, seuls 50 % seraient placés dans des titres grecs à trente ans, les 20 % restants étant conservés dans un véhicule de placement ad hoc à titre de garantie.
Une deuxième option engagerait les créanciers privés à réinvestir 90 % des montants remboursés par l'Etat grec dans de nouvelles obligations à cinq ans. Standard and Poor's juge que ces deux options conduiraient à un défaut de paiement, car elles ne constituent pas strictement un "échange" de dette mais plutôt une "quasi-restructuration".
INTERROGATION SUR LA CONTRIBUTION DES BANQUES
L'agence avait déjà considéré que ce défaut était imminent en abaissant le 13 juin de trois crans à "CCC" la note de la Grèce, soit l'une des notes les plus basses possibles dans sa classification.
Les Européens se sont donné ce week-end plus de temps pour avancer sur ce deuxième plan de sauvetage à plus long terme, censé mettre la Grèce à l'abri des marchés jusque fin 2014. Les grandes lignes étaient espérées en juillet, mais risquent de se faire attendre. Le principal point d'interrogation reste la contribution des banques et autres créanciers privés d'Athènes, les Européens cherchant précisément à éviter qu'elle ne soit considérée par les agences de notation comme un défaut de paiement.
LA COMMISSION EUROPÉENNE ESPÈRE DES "PROGRÈS"
La Commission européenne a déclaré lundi espérer "des progrès" sur un deuxième plan de sauvetage grec lors de la réunion des ministres des finances de la zone euro prévue le 11 juillet. Bruxelles a tout de même reconnu qu'il faudrait encore des semaines pour en régler la question cruciale de la participation des créanciers privés.
"Nous allons continuer de faire des progrès sur les aspects principaux de ce plan", a assuré le porte-parole de la Commission, Amadeu Altafaj. "Je pense qu'il n'y aura pas de doute dans les jours à venir sur les contours précis de ce programme. Par contre les discussions techniques, les accords avec les différents éléments du secteur privé en Europe, ça va prendre quelques semaines", a-t-il ajouté.
LA FIN DU RALLYE DES VALEURS BANCAIRES
Toutefois, selon des banquiers grecs, les banques du pays ne seraient pas dévastées par un défaut sélectif après un rééchelonnement de la dette grecque, à condition que cette situation soit de courte durée. "Si la période de défaut sélectif est courte, couvrant juste la période de règlement pour l'échange d'obligations, il n'y aura pas de problème de financement pour les banques grecques," a déclaré l'un d'entre eux. "Si la période de défaut sélectif se révèle plus longue, il faudra apporter à la BCE un autre gage de sûreté pour les garanties."
La mise en garde de l'agence de notation a du coup donné un coup d'arrêt au rallye boursier observé la semaine dernière. En Bourse, les valeurs bancaires européennes, qui avaient profité la semaine dernière d'un certain optimisme, sont reparties à la baisse. A Paris, les valeurs bancaires accusent les plus fortes baisses du CAC 40.

Vos réactions (12)

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  • De ma Presqu'île04/07/11 - 22h00
     La dette grecque c'est 1% de ttes les richesses produites en Europe. Repoussons les créanciers privés prédateurs, cupides et voleurs. Que l'UE prennent à sa charge ttes les dettes des états européens, en les rettstructurant sur le long terme, en cassant définitivement la spéculation. En nationalisant de façon européenne la BCE, qui redevient l'outil entre les mains des européens!Répondre
  • Yaniv L.04/07/11 - 20h29
     Le plan d'austérité voté la semain dernireè par le parlement grec ne servira rien car les agences de notation vont considérer comme un défaut de paiement le deuxième plan d'aide. Par ailleurs, il n'est toujours pas garanti que le FMI verse la cinquième tranche cette semaine étant donné la faible probabilité de la Grèce de pouvoir rembourser ce prêt.Répondre
  • Record04/07/11 - 16h23
     Un nouveau record a été établi avec 3,9 millions de millionnaires en dollars dans le monde pour une fortune cumulée de 42 700 milliards (hors résidence principale, biens durables et collections). Voilà où est parti l'argent public. L'endettement public est inversement proportionnel à l'enrichissement privé.Répondre
  • Duclos04/07/11 - 16h11
     Il faut saisir les actifs de Standard & Poor pour atteinte à la sureté des états endettés.Répondre


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