14/10 G20 : Paris cherche à éviter les motifs de crispation



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Par Cyrille LachèvreMis à jour  | publié  Réactions (7)
Nicolas Sarkozy et Wolfgang Schäuble, ministre allemand des Finances, hier à l'issue d'un déjeuner de travail à l'Élysée.
Nicolas Sarkozy et Wolfgang Schäuble, ministre allemand des Finances, hier à l'issue d'un déjeuner de travail à l'Élysée. Crédits photo : Thibault Camus/AP
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La France veut rassurer le reste du monde sur la crise de l'euro et propose que chaque pays prenne des mesures individuelles pour soutenir l'économie. 


Une séquence à haut risque pour la diplomatie économique s'est ouverte ce vendredi à Paris avec un G20 des ministres des Finances qui s'achèvera en milieu d'après-midi aujourd'hui. Ce sommet précède la réunion de chefs d'État européens, le 23 octobre à Bruxelles, devant permettre à l'Europe d'arriver unie au sommet des vingt pays les plus riches de la planète, à Cannes, les 3 et 4 novembre. La route est balisée. Mais l'issue de cette course d'étape est incertaine. Les sujets de tensions s'accumulent entre pays développés, sur fond de tensions sino-américaine autour de la question des taux de change.
Conscient des écueils, Paris, qui préside le G20, cherche à éviter les motifs de crispation. Premier objectif: montrer que l'Europe est déterminée à résoudrela crise de sa dette, qui suscite l'inquiétude du reste du monde. Pour cela, rien de mieux que d'afficher la solidité du couple franco-allemand à l'occasion d'un déjeuner de travail ce vendredi à l'Élysée, réunissant autour du président de la République, le ministre des Finances français François Baroinet son homologue allemand Wolfgang Schäuble.
«Nous avons bien avancé sur le sentier pour trouver les modalités d'un paquet global et durable d'un accord  », a expliqué le Français en sortant. Pour François Baroin, des avancées ont également été réalisées «sur le projet commun de recapitalisation des banques », sans qu'il en dise davantage. Selon des sources européennes citées par Bloomberg, la zone euro travaille sur l'hypothèse d'un défaut de 50 % de la dette grecque et aurait défini sept options pour doper le fonds européen de stabilité financière (FESF), allant de la transformation en banque à la simple assurance des titres émis par les pays les plus fragiles.

Solutions individuelles 

Paradoxalement, cette union sacrée franco-allemande n'est plus perceptible sur les marchés. Hier, l'écart entre les taux à dix ans français et allemand a atteint 93 points de base, en défaveur des premiers. Jamais depuis la création de la zone euro, la France n'a emprunté aussi cher par rapport à l'Allemagne même si dans l'absolu les taux à dix ans français restent historiquement bas. Aux yeux des marchés financiers, cela démontre la faiblesse des marges de manœuvre de Paris, pour doper le FESF ou éventuellement refinancer ses banques.
L'autre motif de crispation que la présidence française veut éviter est d'ordre global. Lors de leur dîner de travail, hier soir, les ministres des Finances du G20 devaient évoquer les moyens «d'assurer une croissance mondiale forte, durable et équilibrée», selon les termes convenus depuis trois ans. Mais à la différence des sommets précédents, où chacun avait été prié de relancer son économie, les solutions seront cette fois-ci individuelles. «À Cannes, chaque pays arrivera avec deux ou trois mesures pour soutenir son économie qui dépendront des marges de manœuvre budgétaires des uns et des autres», explique Bercy. De quoi afficher une unité de façade.
Pour autant, les Vingt n'éviteront pas les motifs de crispation. Le plus pesant oppose la Chine aux États-Unis, depuis le vote par le Congrès à Washington, d'un projet de loi dénonçant la sous-évaluation du yuan. Le plus nouveau est arrivé hier: les pays émergents proposent de renforcer de 350 milliards de dollars les capacités financières du FMI pour l'aider, entre autres, à financer l'Europe. Une proposition qui a reçu une fin de non-recevoir du secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner pour qui le FMI a déjà «largement suffisamment de ressources pour faire face à la crise».
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